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Fanfare Argentine

Par un soir de septembre 1889, une quinzaine d’habitants de Frenières et des Plans décident de fonder la Fanfare Argentine. La direction en est confiée à l’instigateur de ce projet, M. Emile Lauber, musicien et hôte régulier des Plans. Leur but : s’occuper exclusivement de musique, aux fins de créer un début de vie sociale et culturelle dans le Vallon. Les statuts rédigés alors en montrent tout le sérieux : admission des membres au bulletin secret, excuse écrite en cas d’empêchement, appel nominal en début de répétition, amende en cas d’absence injustifiée. L’autorisation de se réunir dans la salle d’école des hameaux est donnée par la Municipalité en 1890, sous réserve que ce soit le dimanche et qu’il n’y soit pas fumé. Le premier drapeau sera offert cette année-là par un étranger en séjour aux Plans.

Hormis la mise en veilleuse de ses activités entre 1914 et 1924 en raison de la guerre, la Fanfare a au fil des ans et des siècles ( !) poursuivi son bonhomme de chemin, enfilant animations, concerts, sorties et aubades, agrémentant la vie des deux hameaux pour le plus grand plaisir des habitants et de leurs nombreux hôtes, allant même jusqu’à participer régulièrement aux rencontres et concours organisés sur le plan cantonal. Ses 50 ans seront dignement fêtés aux Plans, les 5 et 6 août 1939, à la pension des Martinets, avec diane, cortège, banquet et grand bal. Pont-de-Nant servira de cadre à ses 75 ans, le 10 juin 1965. Pour son centenaire, les 16, 17 et 18 juin 1989, ses membres relèveront le défi d’organiser aux Plans le 37ème Giron des musiques du district d’Aigle, manifestation qui restera dans les annales pour avoir été l’une des dernières à dégager un bénéfice des plus substantiels.

Et 120 ans après, qu’en est-il ? Même si le cercle de ces toujours enthousiastes musiciens a débordé des limites du seul Vallon, si l’électricité a remplacé les bougies, si un 3ème uniforme a été étrenné au début du 3ème millénaire et si le directeur est le 15ème dans l’ordre de succession, la donne est finalement restée la même : l’école des Plans aujourd’hui déserte sert toujours de local de répétition, le nombre des musiciens se retrouve sensiblement à la case départ, le concert annuel se donne toujours à l’Hôtel des Martinets et une activité tant régulière que qualitative est assurée. Un autre défi de taille attend pourtant la Fanfare ces prochaines années : la relève, qui tarde à se manifester. Elle n’échappe pas à cette vague d’individualisme gourmand que connaît la société actuellement, toujours plus sollicitée et tentée par une pléthore d’activités en tous genres.

Les musiciens de la Fanfare Argentine se réjouissent de prendre une part active le 31 juillet 2009 au 125ème anniversaire de la SIP, à laquelle ils adressent leurs meilleurs voeux, et espèrent bien pouvoir l’associer à leur tour, en 2014, à leur propre Jubilé.